Origine de la démarche
Dans le cadre de ses fonctions à titre de conseillère Relations avec le milieu, Suzanne Bourdon a été exposée à ses premiers dossiers en milieu autochtone, auprès de communautés Mohawk et Atikamekw. Au cours de cette période, elle a suivi une formation sur l’histoire et les réalités autochtones donnée par l’anthropologue Serge Bouchard.
Ce fut le déclenchement d’un éveil aux réalités de nos concitoyens autochtones, et plus particulièrement à celles des Premières Nations.
«À partir de ce moment, je me suis intéressée personnellement aux enjeux des Autochtones, et j’ai adopté un positionnement en mode écoute afin de mieux comprendre leurs réalités passées et présentes, et être sensibilisée à leurs défis pour le futur» mentionne Suzanne Bourdon.
Ainsi, elle a depuis circulé dans une vingtaine de communautés des Premières Nations, et au terme d’un séjour de travail en territoire Cri, Eeyou Istchee, elle a entrepris en 2007 de créer un produit de communication sous forme d’une exposition de photographies mettant en valeur diverses personnes issues des Premières Nations: «Au cours de la période m’ayant amenée en territoire Cri, j’ai pu observer des situations qui ne correspondaient pas aux préjugés entendus dans mon Sud natal montréalais, et j’ai décidé de montrer un aspect méconnu du quotidien de nos concitoyens des Premières Nations en présentant des personnes, entre autres, par le biais de leur portrait et de ce qu’ils réalisent, par exemple, avec leurs mains d’artistes, d’artisans, de personnalités politiques, d’auteur, de jeunes ou d’aînés.»
Parallèlement, elle fait l’acquisition d’objets d’art et d’artisanat qui sont présentés, lorsque les lieux s’y prêtent, en complémentarité des photographies de sa propre collection. En plus des photos qu’elle a réalisées au fil des dernières années, elle a acquis des œuvres de quelques autres photographes partageant la même vision. Ainsi, l’accent de l’exposition «Le Rapprochement» est mis sur un angle de lecture positive et fréquemment méconnue; autant que possible, lorsque les lieux d’accueil s’y prêtent, elle invite elle-même des personnalités autochtones dans le cadre d’activités de médiation culturelle afin de permettre au public de se familiariser avec la culture autochtone, et favoriser le dialogue et les contacts interpersonnels porteurs. «Ma démarche s’inscrit humblement dans une certaine perspective de guérison de nos relations interculturelles afin de prendre action aujourd’hui en vue de changer les perceptions, les connaissances et les actions qui permettront des relations harmonieuses et respectueuses » conclut-elle.